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La Turquie met en garde contre tout "fait accompli" à sa frontière avec la Syrie (ministre)


Vendredi 19 juillet 2013 à 14h40

ANKARA, 19 juil 2013 (AFP) — Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a mis en garde vendredi un groupe kurde qui s'est emparé d'une localité syrienne située à la frontière turque contre toute velléité autonomiste et les "graves risques" que peuvent engendrer leurs actions.

"Les risques que peuvent faire naître les faits accomplis sont très graves", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec Evangélos Vénizélos, ministre des Affaires étrangères et vice-président du gouvernement grec, en visite de travail à Ankara.

Le ministre turc a estimé que toute volonté autonomiste des combattants kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD), considéré comme la branche syrienne des rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui contrôlent désormais Ras Al-Aïn, juste en face de la Turquie, "aura pour effet d'envenimer les combats, et d'aggraver la situation intenable en Syrie".

M. Davutoglu a aussi adressé une mise en garde aux différentes factions de l'opposition syrienne (Kurdes, jihadistes, rebelles), exigeant que les combats ne touchent pas le territoire turc. Un Turc de 17 ans a été tué mercredi par une balle perdue dans la localité de Ceylanpinar, poussant l'armée turque à riposter. Jeudi un autre Turc, âgé de 19 ans, a été touché au dos de la même façon dans cette localité située en face de Ras Al-Aïn.

"La Turquie continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de sa frontière" longue de 800 km avec la Syrie, a-t-il ajouté.

Il a assuré que l'armée "riposterait immédiatement" à toute violation de sa frontière.

Des F-16 de l'aviation turque ont survolé la zone vendredi, sans franchir la frontière, pour une mission de reconnaissance qui a duré plus de deux heures, a indiqué l'agence Dogan.

La Turquie a rompu avec le régime syrien du président Bachar al-Assad et accueille sur son sol quelque 500.000 réfugiés qui ont fui les combats depuis mars 2011.

Le gouvernement turc a entamé récemment des discussions avec le leader emprisonné du PKK Abdullah Ocalan en vue de mettre fin à l'insurrection autonomiste du PKK qui a fait des milliers de morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.