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La Syrie au centre d'une rare rencontre des chefs d'état-major russe et américain


Lundi 4 mars 2019 à 18h55

Washington, 4 mars 2019 (AFP) — Les chefs d'état-major russe et américain se sont rencontrés lundi à Vienne afin d'évoquer la poursuite des opérations en Syrie, où les Etats-Unis ont décidé de maintenir une "force résiduelle" pour assurer notamment la protection de leurs alliés kurdes.

Cette rare réunion entre le général américain Joe Dunford et son homologue russe Valeri Guerassimov, à Vienne, en Autriche, leur a aussi donné l'occasion de discuter des moyens "d'améliorer la sécurité opérationnelle et la stabilité stratégique entre les armées américaine et russe", a indiqué dans un communiqué le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Patrick Ryder.

"Les deux responsables militaires ont discuté des mesures de +déconfliction+ entre les opérations militaires en Syrie de la Russie et de la coalition internationale" qui lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a précisé le colonel Ryder.

De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué dans un communiqué que les deux chefs d'état-major avaient "souligné l'importance de poursuivre la coopération sur la prévention des incidents".

Depuis l'entrée de la Russie dans le conflit en 2015, Moscou et Washington se sont entendus pour se départager leurs zones d'opérations contre l'EI, et éviter tout incident par des mesures dites de "déconfliction". Les militaires se préviennent mutuellement de leurs opérations aériennes pour éviter que leurs forces se retrouvent face-à-face.

Ils ont aussi "discuté des questions de stabilité stratégique et de sécurité régionale, y compris de la défense anti-missile et des traités START et INF", a ajouté le ministère russe.

Les deux pays viennent de dénoncer le traité de désarmement INF, s'accusant mutuellement de le violer, et le traité START de réduction des arsenaux nucléaires, qui arrive à échéance en février 2021, est désormais également remis en question.

Malgré le conflit en Syrie et les tensions entre leurs deux pays, les deux chefs d'état-major sont parvenus à maintenir un canal de communication qui ne s'est jamais rompu. Leur dernière réunion en tête à tête date de juin dernier à Helsinki, selon le Pentagone.

Le président américain Donald Trump avait décidé en décembre de retirer les troupes américaines déployées dans le nord-est de la Syrie, où elles ont coopéré avec les forces kurdes pour en chasser l'EI, mais il s'est finalement laissé convaincre d'y laisser une force résiduelle d'environ 200 militaires.

Washington négocie actuellement avec les alliés occidentaux au sein de la coalition afin de constituer une force internationale pour maintenir la paix et faciliter des opérations de stabilisation dans cette région que le régime syrien ne contrôle pas.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.