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L'Iran dénonce les sanctions britanniques contre la police des moeurs


Mardi 11 octobre 2022 à 10h57

Téhéran, 11 oct 2022 (AFP) — L'Iran a dénoncé lundi soir les sanctions imposées par le Royaume-Uni contre la police des moeurs iranienne et des responsables de la République islamique sur fond de contestation déclenchée après la mort de Mahsa Amini il y a près de quatre semaines.

Dans un communiqué, le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué avoir convoqué l'ambassadeur britannique à Téhéran à la suite de la décision de Londres d'infliger "des sanctions sans fondement contre des responsables iraniens et une unité d'une institution de la République islamique".

"Téhéran a exprimé au diplomate britannique sa vive protestation pour l'ingérence de Londres dans les affaires internes de l'Iran", a ajouté la diplomatie iranienne.

Après les Etats-Unis et le Canada, le Royaume-Uni a annoncé lundi des sanctions contre la police des moeurs iranienne et des responsables politiques et sécuritaires du pays, les accusant de réprimer les manifestations qui secouent l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre.

La Kurde iranienne de 22 ans est décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes, en particulier le port du voile.

Londres a décidé en outre de sanctionner cinq autres responsables de la République islamique, dont le commandant en chef de la police nationale ainsi que le chef de la milice paramilitaire des Bassidj, liée au Corps des Gardiens de la révolution, armée idéologique de l'Iran.

Ces personnalités iraniennes ne pourront plus voyager au Royaume-Uni et leurs avoirs dans le pays, ou ailleurs dans le monde, seront gelés.

Selon un dernier bilan iranien, des dizaines de personnes ont péri depuis le 16 septembre, y compris 18 membres des forces de sécurité.

Les autorités iraniennes, qui démentent toute implication des forces de l'ordre dans la mort de Mahsa Amini, ont fait arrêter des centaines de manifestants, qualifiés d'"émeutiers".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.