Page Précédente

L'armée refuse d'autoriser des poursuites contre un de ses chefs


Lundi 20 mars 2006 à 11h00

ANKARA, 20 mars 2006 (AFP) — L'armée turque a refusé lundi d'autoriser des poursuites "infondées" contre l'un de ses chefs, mis en cause par un procureur dans le cadre d'un attentat anti-kurde, et a demandé au gouvernement de faire toute la lumière sur une "attaque injustifiée" visant ses rangs.

"A la suite d'une enquête détaillée et suivant les résultats obtenus (...) il a été décidée que des poursuites ne sont pas nécessaires," précise un communiqué de l'état-major des armées.

Une autorisation de l'armée est nécessaire pour qu'un officier puisse être jugé.

Le commandant de l'armée de terre, Yasar Büyükanit, deuxième général de la hiérarchie militaire, est soupçonné dans un acte d'accusation controversé d'avoir créé à la fin des années 1990 une "organisation clandestine" alors qu'il était en poste dans le sud-est à majorité kurde.

Il est également soupçonné d'avoir "influencé" la justice par ses propos en faveur d'un sous-officier accusé d'être l'instigateur d'un attentat, le 9 novembre, qui avait fait un mort et six blessés dans une librairie de Semdinli, une localité du sud-est.

Une vague de violences avait embrasé la région à la suite de l'attentat, la population kurde réagissant à ce qu'elle percevait comme une provocation organisée par des éléments incontrôlés de l'armée.

Le général est perçu comme un faucon au sein de l'armée, qui se considère comme la gardienne des principes laïques, fondements de l'Etat turc, alors que la Turquie est dirigée depuis 2002 par un parti aux origines islamistes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.