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Iran: enquête sur la mort d'une adolescente, huit arrestations


Mercredi 5 octobre 2022 à 16h21

Téhéran, 5 oct 2022 (AFP) — Les autorités judiciaires iraniennes ont ouvert une enquête sur la mort d'une adolescente qui aurait été tuée lors de manifestations contre le décès de Mahsa Amini, et huit personnes ont été arrêtées, ont indiqué des agences de presse iraniennes.

La République islamique est le théâtre de manifestations depuis que Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire obligeant notamment les femmes à porter le voile.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le 16 septembre lors des rassemblements qualifiés d'"émeutes" par les autorités, alors que des centaines d'autres ont été arrêtées.

"Le tribunal correctionnel de Téhéran a ouvert une enquête pour déterminer la cause de la mort de Nika Shakrami", a déclaré le procureur de la capitale, Ali Salehi, cité tard mardi soir par Irna.

"Un ordre d'enquêter sur l'affaire a été émis et les mesures nécessaires sont prises à cet égard", a-t-il ajouté.

L'agence de presse Tasnim a rapporté que huit personnes avaient été arrêtées en lien avec la mort de l'adolescente.

"L'enquête sur l'affaire est toujours en cours, et les médecins-légistes n'ont pas encore soumis leur rapport final aux autorités judiciaires", a ajouté l'agence.

Par ailleurs, conformément à l'ordre donné lundi par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, de classer les manifestants en fonction des crimes pour lesquels ils sont accusés, des centaines de manifestants ont été libérés.

Le haut responsable judiciaire Kazem Gharib Abadi a déclaré que dans la seule province de Téhéran, plus de 620 manifestants avaient été libérés.

Pour sa part, le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a attaqué les concepteurs du principal slogan de protestation "Femme, vie, liberté!".

"Ceux qui ont créé de tels slogans pour soit disant défendre les femmes sont à l'origine de scènes odieuses. Pour eux, la liberté chez les femmes se résume à ne pas respecter le voile" islamique, a-t-il dit, cité par Tasnim.

Le procureur a toutefois souligné que ceux "qui ont agi contre la sécurité nationale" seraient traités "sans indulgence".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.