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Iran: des cyber-activistes disent avoir interrompu un discours du président diffusé en ligne


Samedi 11 février 2023 à 15h56

Paris, 11 fév 2023 (AFP) — Des cyber-activistes soutenant le mouvement de contestation en Iran ont annoncé avoir interrompu samedi la diffusion en ligne par la télévision d'Etat d'un discours du président Ebrahim Raïssi marquant le 44e anniversaire de la Révolution islamique de 1979.

Le groupe Edalat-e Ali a publié sur Twitter une vidéo de l'interruption présumée du discours à la place duquel a été diffusée une vidéo appelant les Iraniens à retirer leur argent des banques "corrompues" du régime et à descendre dans la rue la semaine prochaine.

"Mort à Khamenei", "mort à la Révolution islamique" et "mort à la République islamique", peut-on lire sur la vidéo.

"De nombreux compatriotes nous ont contactés et nous ont demandé de faire écho à l'appel (aux manifestations) du 16 février", a ajouté le groupe, dont il s'agirait du deuxième piratage de la télévision d'Etat en soutien au mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini.

En octobre, Edalat-e Ali avait interrompu la diffusion en direct à la télévision d'Etat d'une rencontre entre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et des responsables, pour afficher sur l'écran le texte: "Vos mains portent le sang de nos jeunes".

L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays.

Dans un discours prononcé samedi place Azadi, à Téhéran, le président Raïssi a affirmé que "l'ennemi avait été défait" par "la nation iranienne" qui, en se rassemblant ce jour-là, a de nouveau "prêté allégeance" à la République islamique.

Les autorités iraniennes voient généralement les manifestations comme des "émeutes" fomentées, selon elles, par l'étranger et notamment par l'ennemi juré de l'Iran, les Etats-Unis, ainsi que leurs alliés comme Israël.

Elles affirment que des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans le contexte des manifestations, dont l'ampleur a diminué ces dernières semaines. Des milliers d'Iraniens, dont des personnalités artistiques, des avocats et des journalistes, ont été arrêtées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.