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Irak: Erdogan à Erbil pour la première visite d'un Premier ministre turc


Mardi 29 mars 2011 à 20h51

ERBIL (Irak), 29 mars 2011 (AFP) — Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoga,n a eu mardi des entretiens avec des dirigeants kurdes irakiens lors d'une visite à Erbil, la première d'un chef de gouvernement d'Ankara dans la capitale de la région autonome du Kurdistan d'Irak.

M. Erdogan est arrivé en soirée à Erbil et s'est aussitôt entretenu avec le président de la région autonome du Kurdistan (nord d'Irak), Massoud Barzani, au terme d'une visite de deux jours en Irak.

Il devait évoquer l'épineuse question de la présence au Kurdistan de bases arrières des rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les relations du gouvernement turc avec la région du Kurdistan irakien d'Ankara étaient autrefois tumultueuses en raison du soutien, selon les Turcs, des Kurdes d'Irak au PKK.

Juste après son arrivée, M. Erdogan a inauguré le nouvel aéroport d'Erbil et annoncé que la compagnie aérienne turque Turkish Airlines commencerait le mois prochain à assurer des liaisons régulières avec cette ville à 320 km au nord de Bagdad.

Dans un discours au Parlement à Bagdad lundi soir, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer avec son pays dans la lutte contre les rebelles kurdes.

"L'obstacle important qui empêche de renforcer la relation est l'organisation terroriste qui a une base dans le Nord (d'Irak). Je souhaite que nous combattions ensemble cette organisation terroriste", a déclaré M. Erdogan.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, mène depuis 1984 une lutte armée pour la défense des droits des Kurdes. Le conflit a fait 45.000 morts, selon l'armée turque. Ankara évalue à environ 2.000 le nombre des rebelles retranchés en Irak.

L'aviation turque bombarde régulièrement les positions présumées des rebelles et l'armée turque a mené une série d'incursions terrestres dans le nord de l'Irak.

Mardi matin, M. Erdogan a rencontré à Najaf, au sud de Bagdad, le chef spirituel de la communauté chiite, le Grand Ayatollah Ali Sistani, avec lequel il devait évoquer la crise à Bahreïn. Rien n'a cependant filtré de cet entretien.

Les autorités sunnites de Bahreïn, un archipel à majorité chiite, ont violemment réprimé le 16 mars un mouvement de contestation dominé par des chiites qui exigeaient des réformes politiques. L'ayatollah Sistani avait alors appelé Bahreïn à cesser les violences en se disant "très préoccupé".

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui accompagne M. Erdogan, avait appelé la semaine dernière les dirigeants du Bahreïn à empêcher que ces troubles ne se transforment en un "affrontement interconfessionnel".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.