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Irak: décès d'un manifestant, dix morts en plus de deux mois au Kurdistan


Samedi 23 avril 2011 à 14h07

SOULEIMANIYEH (Irak), 23 avr 2011 (AFP) — Un Kurde de 28 ans, blessé lors d'une manifestation à Souleimaniyeh dans le Kurdistan irakien, est mort samedi des suites de ses blessures, portant à dix le nombre de personnes tuées au cours de rassemblements en plus de deux mois, selon un médecin.

"Hardi Faroukh, qui a été blessé par une balle à la tête au cours de manifestations le 18 avril à Souleimaniyeh, est décédé ce matin", a indiqué Hawar Naqshabandi, directeur des urgences de l'hôpital de Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan irakien.

Il s'agit de la dixième personne tuée dans les manifestations qui agitent la région autonome du nord de l'Irak depuis la mi-février, a-t-il ajouté.

La victime la plus âgée est un homme de 60 ans touché par balle au thorax à Qalar dans la province de Souleimaniyeh lors d'affrontements le 25 février entre forces de sécurité et manifestants, la plus jeune étant un enfant de 12 ans, tué le même jour d'une balle dans la tête dans la ville de Chamchamal.

Les autorités du Kurdistan irakien ont interdit les manifestations et menacé de poursuites les personnes qui en organiseraient sans autorisation à Souleimaniyeh, où des rassemblements ont lieu depuis le 17 février contre les deux partis gouvernant traditionnellement la province.

Le 18 avril, des jeunes avaient défié l'interdiction et sept manifestants avaient été blessés, dont un par balle, avait indiqué Ricot Hama Rachid, directeur de l'hôpital public.

Samedi, des centaines d'étudiants ont observé un sit-in à l'université de Souleimaniyeh.

Les protestataires réclament la démission du gouvernement régional, la lutte contre la corruption et des poursuites judiciaires contre les responsables de la mort de trois jeunes manifestants tués en février dans des accrochages avec les forces de sécurité et des gardes du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), l'un des deux grands partis traditionnels du Kurdistan.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé la répression violente des manifestations par le gouvernement.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.