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HRW salue une loi contre les mutilations de femmes au Kurdistan irakien


Mardi 26 juillet 2011 à 10h50

BAGDAD, 26 juil 2011 (AFP) — L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) s'est félicitée mardi d'un projet de loi pour empêcher la pratique de mutilations génitales féminines au Kurdistan irakien.

Approuvé le 21 juin par le gouvernement autonome, le projet de loi contre la violence familiale comporte plusieurs dispositions criminalisant ces mutilations au Kurdistan, a précisé HRW ajoutant que la mutilation génitale féminine (MGF) est une pratique répandue dans la région et touche "au moins 40%" des femmes et des filles.

"En adoptant cette loi, le gouvernement régional du Kurdistan montre sa volonté de mettre un terme à cette pratique et de défendre les droits de la femme", a indiqué Nadya Khalife, chercheuse sur les droits des femmes au Moyen-Orient à HRW.

"Mais le gouvernement a besoin d'une stratégie à long-terme pour faire face à cette pratique néfaste, la sanctionner n'est pas suffisant", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

La loi doit encore être ratifiée par le président régional, Massoud Barzani.

L'avant projet criminalise les MGF et prévoit des sanctions pénales à l'encontre des professionnels de santé et des sages-femmes qui les "encouragent, y prêtent leur assistance ou (les) mettent en pratique". Il prévoit des peines de prison allant de six mois à trois ans, en plus d'amendes pouvant atteindre jusqu'à 8.500 USD.

Peu après la publication en juin 2010 par HRW d'un rapport sur des mutilations, le ministère kurdistanais de la Santé avait effectué une enquête auprès de 5.000 femmes et filles qui avait conclu que 41% d'entre elles avaient subi de telles pratiques, selon un communiqué du ministère.

Le texte citait également une enquête de "Association for Crisis Assistance and Development Co-operation", une ONG irako-allemande, indiquant que sur 1.408 femmes et filles de plus de 14 ans interrogées au Kurdistan 72,7% avaient subi des mutilations.

Un peu plus de 40% des fillettes et jeunes femmes de la tranche d'âge des 12-24 ans étaient concernées, selon cette enquête.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.