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Fermeture par l'Iran de sa frontière avec le Kurdistan irakien (responsable kurde)


Lundi 24 septembre 2007 à 11h30

SOULEIMANIYEH (Irak), 24 sept 2007 (AFP) — L'Iran a fermé lundi sa frontière avec le Kurdistan irakien, après l'arrestation le 20 septembre d'un ressortissant iranien par les forces américaines, a annoncé à l'AFP le gouvernement régional kurde.

"Les cinq postes-frontières entre l'Iran et la région du Kurdistan ont été fermés par les autorités iraniennes", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien, Jamal Abdallah.

Cette mesure survient après l'arrestation le 20 septembre d'un ressortissant iranien accusé par les militaires américains d'être un agent impliqué dans la contrebande d'armes destinées aux rebelles irakiens.

Téhéran a assuré que cet homme était responsable du développement des échanges commerciaux régionaux et qu'il faisait partie d'une délégation de la province de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran, frontalière du nord de l'Irak.

Suite à cet arrestation, le président irakien Jalal Talabani, lui-même kurde, avait vivement protesté auprès des responsables américains en Irak, estimant que le gouvernement régional kurde avait été "humilié".

M. Talabani avait exigé la libération "immédiate" du ressortissant iranien, dénommé Mahmoudi Farhadi, afin de "maintenir les bonnes relations entre la région du Kurdistan et l'Iran, et pour la prospérité de la région du Kurdistan".

L'ambassadeur iranien à Bagdad, Hassan Kazemi Qomi, avait déploré pour sa part "ce genre d'actions qui viole la souveraineté de l'Irak", y voyant "un exemple des erreurs que commettent les Américains en Irak".

Selon l'armée américaine, l'individu arrêté est un agent de Téhéran, officier de la force al-Qods, unité d'élite des Gardiens de la révolution iraniens.

Il serait "impliqué dans le transfert en Irak d'engins explosifs et dans l'infiltration et l'entraînement de terroristes étrangers en Irak", selon le commandement américain.

Washington accuse régulièrement Téhéran de soutenir les milices chiites qui combattent l'armée américaine, en leur fournissant notamment des engins piégés à charge creuse, capables de percer les blindages. L'Iran a toujours rejeté ces accusations.

Le 28 août, l'armée américaine avait interpellé pendant quelques heures dans un grand hôtel de Bagdad un groupe d'Iraniens, travaillant pour le ministère irakien de l'Energie.

Les forces américaines détiennent toujours cinq Iraniens appréhendés le 11 janvier 2007 dans le Kurdistan irakien et accusés d'aider les insurgés. Téhéran affirme qu'il s'agit de diplomates.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.