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En conflit avec la Cour suprême, un parti kurde irakien boycotte les élections locales


Lundi 18 mars 2024 à 16h19

Erbil (Irak), 18 mars 2024 (AFP) — Le principal parti de la région autonome du Kurdistan dans le nord de l'Irak a annoncé lundi qu'il boycotterait les élections locales, accusant la Cour suprême basée à Bagdad d'ingérence dans les affaires locales.

Le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) a déclaré qu'il ne participerait pas au scrutin du 10 juin à la suite d'une décision prise en février par la Cour suprême fédérale visant à modifier la loi électorale.

Cette décision émanant de la plus haute juridiction du pays a réduit le nombre de sièges du Parlement kurde de 111 à 100, supprimant de fait un quota réservé aux minorités turkmène, arménienne et chrétienne.

Elle a également statué que la Commission électorale irakienne devrait superviser le vote à la place des comités locaux.

"Nous estimons qu'il est dans l'intérêt de notre peuple que notre parti ne se conforme pas à une décision anticonstitutionnelle et à un système imposé de l'extérieur", a estimé le PDK dans un communiqué.

Le PDK a ajouté qu'il ne participerait pas à un vote "imposé" par la cour, qui "viole la loi et la Constitution".

Ce parti détient la majorité au sein du Parlement kurde sortant, avec 45 sièges, devançant l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), qui en compte 21 et qui entretient des relations plus conciliantes avec le gouvernement fédéral de Bagdad.

En vertu d'un accord tacite entre les deux partis, un membre de l'UPK occupe la présidence irakienne, tandis que le président de la région kurde est choisi parmi les membres du PDK.

Un boycott des élections locales par le PDK pourrait retarder davantage le scrutin initialement prévu pour le 22 octobre.

La semaine dernière, les partis politiques chrétiens et turkmènes ont eux aussi annoncé leur intention de boycotter ces élections.

La région du Kurdistan est autonome depuis 1991. Les relations avec Bagdad ont toujours été tendues, principalement en ce qui concerne les fonds alloués par les autorités fédérales à la région du Kurdistan et les revenus de ses abondantes ressources pétrolières.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.