
Mercredi 9 mai 2007 à 18h21
BAGDAD, 9 mai 2007 (AFP) — Le vice-président américain Dick Cheney est arrivé mercredi matin à Bagdad pour une visite surprise au moment même où un camion piégé a explosé faisant au moins 14 morts au Kurdistan (nord), une région habituellement épargnée par les violences.
"J'ai ressenti, aujourd'hui, une prise de conscience plus profonde de la part des responsables irakiens avec qui j'ai discuté de l'importance du fait qu'ils travaillent ensemble pour résoudre les problèmes que connaît l'Irak dans les meilleurs délais", a déclaré à la presse M. Cheney.
"Je dois me fier à des rapports, comme tout le monde, parce que de toute évidence, j'ai passé la journée ici à l'ambassade et au quartier général dans la Zone verte, donc je ne peux parler par expérience personnelle de ce qui se passe à travers l'Irak", a reconnu le vice-président.
Interrogé pour savoir si la sécurité s'était améliorée en Irak depuis sa dernière visite en décembre 2005, Dick Cheney a répondu que d'après ses entretiens avec les responsables irakiens, "ils croient que la situation s'est améliorée".
Pour autant, le vice-président n'a pas obtenu de réponse à sa demande d'annuler les vacances estivales, pour deux mois, des députés irakiens, qui irritent fortement Washington, alors que des projets de lois cruciaux sur le pétrole ou la réconciliation doivent être adoptés.
Arrivé mercredi matin à Bagdad pour une visite surprise inaugurant sa tournée au Proche-Orient, le vice-président américain a notamment rencontré le Premier ministre Nouri al-Maliki, le président Jalal Talabani, les ministres de l'Intérieur, du Pétrole, des Finances et des Affaires étrangères.
Sa visite a été marquée par l'explosion d'une roquette dans la Zone verte, à proximité de l'ambassade américaine où se trouvait alors Dick Cheney, en compagnie de plusieurs journalistes.
M. Maliki, qui a qualifié la rencontre de "positive et sérieuse", a estimé qu'elle avait permis de "poser les jalons des étapes à franchir tant sur le front de la sécurité que sur celui des questions politiques internes".
"Nous avons parlé des défis qui nous attendent, mais aussi des réussites que nous avons obtenues pour le peuple irakien. Nous avons obtenu la liberté, nous avons obtenu la démocratie", a poursuivi M. Maliki.
M. Cheney a entamé une tournée d'une semaine au Proche-Orient, où il doit notamment stimuler le soutien régional au gouvernement irakien. D'ici le 14 mai, le vice-président doit notamment se rendre aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite, en Egypte et en Jordanie.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, pour protester contre la visite de M. Cheney, à l'appel du chef radical chiite Moqtada Sadr, vivement opposé à l'occupation américaine.
L'arrivée de Dick Cheney a coïncidé avec un attentat qui a secoué Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, à 350 km au nord de Bagdad.
"Un camion piégé a explosé devant les bâtiments du ministère de l'Intérieur et du département de la sécurité. Quatorze personnes ont été tuées et 87 blessées, parmi lesquelles des employés du ministère", a déclaré Karim Sinjari, ministre de l'Intérieur du Kurdistan, au cours d'une conférence de presse.
Quatre journalistes irakiens ont été tués dans une embuscade près de Kirkouk, au nord de Bagdad. Deux autres personnes ont été tuées par des hommes armés dans la capitale.
De son côté, l'armée américaine a reconnu la mort de deux enfants, tués mardi par des tirs d'hélicoptères d'attaque au nord de Bagdad, tout en niant avoir ouvert le feu sur une école.
Elle a aussi fait part de la mort de trois soldats mardi dans l'explosion d'une bombe au sud-est de Bagdad et des tirs dans la province de Diyala, portant à 3.378 le nombre de soldats et personnels assimilés américains tués en Irak depuis l'invasion de mars 2003, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres du Pentagone.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.