Jeudi 1 mars 2007 à 17h36
GENEVE, 1 mars 2007 (AFP) — Des manifestants kurdes ont investi brièvement jeudi le siège européen des Nations unies à Genève afin de protester contre l'empoisonnement supposé du dirigeant séparatiste kurde Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, a constaté l'AFP.
Déjouant la vigilance des gardiens de l'ONU, une vingtaine d'hommes ont escaladé les barrières protégeant l'enceinte du bâtiment et pénétré dans la cour principale avant d'être interpellés par la sécurité.
"Öcalan a été empoisonné, c'est pour ça que nous manifestons", a déclaré un des contestataires.
Rassemblés sur la place des Nations, qui fait face au bâtiment, une cinquantaine de Kurdes scandaient des slogans favorables au chef séparatiste kurde. Trois d'entre eux ont escaladé la chaise géante installée sur la place et ont hissé un portrait du dirigeant kurde.
Les avocats d'Abdullah Öcalan ont rendu publics jeudi à Rome des résultats d'analyses faites sur des cheveux du prisonnier et mettant en évidence des doses de métaux toxiques anormalement élevées. Me Giuliano Pisapia, l'un des défenseurs italiens du leader kurde, a affirmé qu'Öcalan souffrait "d'un empoisonnement progressif" et a exclu que cet état soit dû à l'environnement.
L'un de ses avocats turcs, Mahmut Sakar, a demandé que l'ONU, le Conseil de l'Europe ou son comité pour la prévention de la torture prennent l'initiative d'envoyer une "délégation médicale indépendante" pour procéder à un examen médical complet du condamné.
Le ministère turc de la Justice a exprimé son scepticisme sur les "allegations" des avocats d'Ocalan tout en annonçant l'ouverture d'une enquête.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.