Page Précédente

Bataille de Mossoul: des Rafale, des canons et des instructeurs français


Lundi 17 octobre 2016 à 18h09

Paris, 17 oct 2016 (AFP) — La France a engagé avions de chasse, pièces d'artillerie et instructeurs auprès des forces irakiennes et kurdes qui ont lancé lundi la bataille pour la reprise de Mossoul, fief du groupe État islamique (EI) en Irak.

Ces moyens, déployés dans le cadre de la coalition internationale conduite par les États-Unis, mobilisent 4.000 hommes, dont 500 en Irak, selon des sources militaires françaises.

"On n'a pas de forces au contact, pas d'unités françaises engagées directement dans la bataille", souligne-t-on toutefois dans l'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Les conseillers militaires français déployés auprès des peshmergas (combattants kurdes) dans le nord de l'Irak les accompagnent ainsi au plus près de la ligne de front mais ne participent pas aux combats, insiste-t-on.

FORCES FRANÇAISES EN IRAK : 500 HOMMES

- Un détachement d'artillerie de 150 hommes, la Task Force Wagram, a été déployé en septembre sur la base de Qayyarah-Ouest (65 km au sud de Mossoul) avec quatre canons de gros calibre Caesar (155 mm) d'une portée de 40 km.

Il participe à la protection de la base, plaque tournante logistique pour la bataille de Mossoul, et appuie les troupes irakiennes dans leur avancée.

- Environ 150 hommes assurent formation et conseil auprès de la 6ème division d'infanterie irakienne et de l'Irak Counter Terrorism Service (ICTS), qui rassemble des unités d'élite.

L'armée française a formé environ 5.300 soldats de l'ICTS depuis le printemps 2015, soit environ la moitié de ces unités d'élite, précise-t-on au ministère de la Défense.

- Environ 150 à 200 membres des forces spéciales conseillent les peshmergas dans le Kurdistan irakien. Deux d'entre eux ont été blessés par l'explosion d'un drone piégé de l'EI le 2 octobre, selon des sources françaises.

MOYENS AÉRIENS EN JORDANIE ET AUX ÉMIRATS ARABES UNIS : 500 HOMMES

L'armée de l'Air dispose de six chasseurs-bombardiers Rafale en Jordanie et six autres aux Émirats arabes unis. Ces moyens aériens sont engagés depuis septembre 2014 dans le ciel irakien et septembre 2015 en Syrie.

"Nos unités aériennes ont encore été engagées hier (dimanche) et ce matin (lundi) dans le secteur de Mossoul", relève-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense.

"On a encore tiré des missiles de croisière SCALP-EG dans les trois derniers jours", ajoute-t-on de même source. Ces missiles permettent des tirs à plus grande distance que des bombes, avec une grande précision, notamment sur des bâtiments en dur dans des zones abritant aussi des civils.

LE PORTE-AVIONS CHARLES-DE-GAULLE ET SES BÂTIMENTS D'ESCORTE : 3.300 MARINS DONT 2.900 FRANÇAIS

Le porte-avions, emblématique de la puisse militaire française, est de nouveau déployé depuis le 30 septembre en Méditerranée orientale pour des missions de frappe et de renseignement en Irak et Syrie.

Il embarque 24 avions de chasse Rafale, qui triplent la capacité de frappe française le temps de son déploiement. Ce dernier, prévu pour un mois, pourrait être prolongé jusqu'au début décembre, relève-t-on de sources militaires.

Le Charles-de-Gaulle est accompagné d'une escorte de protection et de reconnaissance, dont un sous-marin d'attaque et plusieurs frégates, notamment les américaine USS Ross et allemande Augsburg.

Au total, les avions français - tous moyens confondus - ont réalisé 886 frappes et détruit 1.519 objectifs depuis le 19 septembre 2014, a précisé lundi l'état-major, soit environ 5% des frappes totales de la coalition, dont les États-Unis assument une part écrasante.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.