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Attaques contre des associations franco-turques: peines alourdies en appel pour deux Kurdes


Mardi 9 avril 2019 à 19h19

Paris, 9 avr 2019 (AFP) — Trois Kurdes ont été condamnés par la cour d'appel de Paris à des peines allant de neuf mois à trois ans de prison ferme pour des jets de cocktails Molotov à l'été 2016 contre les locaux d'associations turques dans le Sud-est, a-t-on appris mardi auprès du parquet général.

Comme le tribunal correctionnel, la cour d'appel a considéré que ces actes relevaient d'"actions terroristes, en réaction à des événements politiques survenus en Turquie pour le compte du PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, organisation classée "terroriste" par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne.

Elle a confirmé la peine de trois ans d'emprisonnement à l'encontre d'un homme âgé de 25 ans pour sa participation à deux attaques --l'une à Valence qu'il reconnaît, l'autre à Montélimar qu'il conteste-- pour association de malfaiteurs à visée terroriste et d'autres délits en lien avec l'utilisation d'explosifs.

Elle a aggravé les peines des deux autres prévenus.

Le plus âgé, 31 ans, a été condamné à quatre ans de prison, dont un an avec sursis, considérant la gravité d'actions qu'"il avait initiées pour le compte du PKK". En première instance, il avait écopé de deux ans de prison.

Ces deux hommes seront inscrits au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terroristes.

Le dernier, âgé de 24 ans et sous contrôle judiciaire, a été condamné à 18 mois de prison dont 9 mois de sursis avec mise à l'épreuve (contre un an en première instance) pour la confection et les jets de cocktails Molotov à Valence mais pas pour association de malfaiteurs terroriste.

Le concernant, la cour a considéré "que la nature des faits, leur gravité et les éléments de personnalité recueillis sur le prévenu rendent nécessaire le prononcé d'une peine d'emprisonnement pour partie ferme" et a refusé un aménagement immédiat de la peine.

Le sigle du PKK - auquel les trois hommes avaient nié appartenir - avait été retrouvé sur un mur de l'association culturelle turque de Montélimar, ciblée par des jets de cocktails Molotov le 8 août 2016.

Les deux prévenus auxquels l'attaque était imputée avaient nié toute participation mais l'ADN de celui de 25 ans avait été retrouvé sur l'un des cocktails Molotov, son téléphone avait borné sur les lieux de l'attaque le soir des faits et le véhicule utilisé appartenait à son beau-père.

Les trois hommes, qui vivaient à Marseille, avaient en revanche reconnu s'être rendus en voiture à Valence, le 22 août 2016, pour s'en prendre aux locaux d'une association franco-turque.

"Je regrette profondément. (...) J'ai agi par ignorance et désespoir", avait déclaré le plus âgé, expliquant avoir eu l'idée de l'attaque après l'attentat - non revendiqué - survenu quelques jours plus tôt en Turquie contre un mariage kurde, faisant 57 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.