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Après Afrine, Erdogan veut élargir l'offensive turque en Syrie


Lundi 19 mars 2018 à 15h39

Ankara, 19 mars 2018 (AFP) — Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que la Turquie allait élargir son offensive dans le nord de la Syrie à d'autres villes tenues par une milice kurde, au lendemain de la prise par les forces d'Ankara de l'enclave d'Afrine.

"En prenant hier (dimanche) le contrôle de la ville d'Afrine, nous avons laissé derrière nous l'étape la plus importante de l'opération" baptisée "Rameau d'olivier", a déclaré M. Erdogan.

"Maintenant, après (Afrine), nous allons poursuivre ce processus jusqu'à la destruction totale de ce corridor constitué de Minbej, Aïn al-Arab (nom arabe de Kobané), Tal Abyad, Ras al-Aïn et Qamichli", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

La Turquie qualifie de "corridor terroriste" la bande de territoires contrôlés par des groupes kurdes dans le nord de la Syrie et de l'Irak, à la frontière turque.

La ville d'Afrine, dont la région constituait l'extrémité occidentale de ce "corridor" kurde, a été prise dimanche par des militaires turcs et leurs supplétifs syriens.

M. Erdogan avait déjà affirmé qu'après Afrine, les forces turques marcheraient en direction de Minbej, située à une centaine de km à l'est.

Cependant, une telle initiative serait potentiellement explosive, car des centaines de militaires américains, qui soutiennent les YPG contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), y sont déployés.

Le chef de l'Etat turc a également évoqué lundi une possible opération dans le nord de l'Irak, si le gouvernement central à Bagdad tardait à agir contre les éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui y disposent de bases arrières et de camps d'entraînement.

"Si vous devez le faire, faites le. Si vous n'êtes pas en capacité de le faire, alors, une nuit, nous pourrons soudainement entrer dans le Sinjar pour le nettoyer du PKK", a déclaré M. Erdogan.

"Nous l'avons déjà dit au gouvernement central irakien. Si cette affaire traîne davantage, alors il y aura un nouveau +Rameau d'olivier+ là-bas", a assuré le président turc.

Le PKK livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984 qui a fait plus de 40.000 morts.

Ankara ne fait aucune différence entre le PKK et les YPG, considérant ce dernier groupe comme une simple extension du premier en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.