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Financement du PKK: jusqu'à trois ans de prison


Mardi 3 decembre 2013 à 14h54

PARIS, 03 déc 2013 (AFP) — Des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, ont été prononcées mardi à l'encontre de 10 Kurdes de nationalité turque dans une affaire de financement du PKK par l'intermédiaire de la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille.

La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a également condamné la MPK à 20.000 euros d'amende et prononcé la dissolution de l'association. Un homme considéré comme le président de fait de la MPK a écopé de la condamnation la plus lourde.

Certains des prévenus ont été relaxés pour une partie des chefs de prévention et les peines prononcées sont inférieures aux réquisitions du parquet, qui avait demandé jusqu'à quatre ans de prison ferme.

L'avocate de quatre des prévenus, Me Sylvie Boitel, a salué un jugement "d'apaisement".

Selon l'accusation, sous couvert d'activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK servait en fait pour la "kampanya", la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le sud de la France.

Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Pendant l'enquête, le responsable du financement avait estimé le montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais il avait assuré qu'il s'agissait d'un acte "complètement volontaire".

L'enquête avait démarré après deux plaintes de victimes.

La première avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait l'objet de violences dans les locaux de la MPK et d'une tentative d'extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000 euros en liquide.

L'homme avait exprimé sa crainte de représailles contre lui et sa famille, à la suite de son dépôt de plainte.

Un autre membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l'un des prévenus qui lui reprochait de ne pas l'avoir payé pour son travail, s'était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la kampanya.

Selon l'accusation, chaque secteur avait un objectif chiffré à atteindre pour la collecte de l'impôt révolutionnaire. Si les victimes ne voulaient pas payer, elles faisaient l'objet de relances téléphoniques puis domiciliaires.

Si elles ne se résolvaient toujours pas à payer, une "commission de justice" au sein de la MPK était saisie. Si tout ceci restait sans effet, les victimes étaient prises en charge par les "jeunes" de la MPK pouvant intervenir de manière musclée.

Certains prévenus ont le statut de réfugié politique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.