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Financement présumé du PKK: jusqu'à quatre ans ferme requis


Mercredi 23 octobre 2013 à 17h51

PARIS, 23 oct 2013 (AFP) — Des peines allant jusqu'à quatre ans de prison ferme ont été requises mercredi à l'encontre de 10 prévenus kurdes de nationalité turque accusés de financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) par l'intermédiaire de la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille.

Devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procureur Ludovic Lestel a également requis 50.000 euros d'amende contre la MPK, ainsi que sa dissolution.

La peine la plus lourde, assortie d'un mandat de dépôt, a été requise contre un homme considéré par l'accusation comme le dirigeant de fait de la MPK.

Deux ans avec sursis ont été requis contre la "dirigeante de paille" de la MPK, et des peines allant d'un à trois ans ferme contre les autres prévenus.

Selon l'accusation, sous couvert d'activités culturelles, de soirées, de concerts, la MPK servait en fait pour la "kampanya", la collecte de l'impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait office de siège financier du PKK dans le sud de la France.

Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Pendant l'enquête, le responsable du financement avait estimé le montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais avait assuré qu'il s'agissait d'un acte "complètement volontaire".

L'enquête avait démarré après deux plaintes de victimes.

La première avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait l'objet de violences dans les locaux de la MPK et d'une tentative d'extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000 euros en liquide.

Il avait exprimé sa crainte de représailles contre lui et sa famille, à la suite de son dépôt de plainte.

Un autre membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l'un des prévenus qui lui reprochait de ne pas l'avoir payé pour son travail, s'était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la kampanya.

Selon l'accusation, chaque secteur avait un objectif chiffré à atteindre pour la collecte de l'impôt révolutionnaire. Si les victimes ne voulaient pas payer, elles faisaient l'objet de relances téléphoniques puis domiciliaires.

Si elles ne se résolvaient toujours pas à payer, une "commission de justice" au sein de la MPK était saisie. Si tout ceci restait sans effet, les victimes étaient prises en charge par les "jeunes" de la MPK pouvant intervenir de manière musclée.

Certains prévenus ont le statut de réfugié politique.

A l'issue des plaidoiries de la défense, prévues jusqu'à la fin de la semaine, le jugement devrait être mis en délibéré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.