M. Erdogan se dit prêt à rencontrer la dissidente kurde Leyla Zana

ISTANBUL, 13 juin (AFP) - 20h48 - Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche être prêt à rencontrer Leyla Zana, la dissidente kurde libérée quelques jours plus tôt après dix ans d'emprisonnement.

"Il n'y a aucune raison pour que je refuse de la rencontrer", a déclaré M. Erdogan au cours d'une conférence de presse à l'aéroport d'Istanbul, à son retour des Etats-Unis où il avait été invité au sommet du G8.

Le Premier ministre, qui a rappelé que Mme Zana s'était déjà entretenue avec le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gul à sa sortie de prison, s'est en revanche déclaré peu favorable à l'adoption d'une loi d'amnistie pour les rebelles kurdes, préconisée par le Parti démocratique du peuple (Hadep, kurde) pour permettre à ces derniers de rendre les armes.

"Le gouvernement a pris toutes les mesures prévues dans son programme, et s'il y a des gens qui ont du mal à comprendre ces mesures, je n'ai rien à ajouter", a dit M. Erdogan.

"L'actuel gouvernement a pris des mesures sans précédent dans l'histoire de la République turque. Sans le cadre des critères (européens) de Copenhague, il les a prises avec courage, en dépit des risques. Nous sommes affligés de voir qu'il y a néanmoins encore des gens qui se lèvent pour dire 'il y a encore un problème (à régler) ici, il y a un autre là'", a-t-il poursuivi.

Leyla Zana et trois autres ex-députés du Parti de la démocratiekurde, dissous en 1994) ont été libérés mercredi dans l'attente d'une révision de leur procès après dix ans d'emprisonnement.

L'ex-députée, dont le courage politique a été salué en 1995 par le Parlement européen qui lui a décerné le prix Sakharov de la liberté de pensée, est devenue une figure emblématique de la lutte pacifique pour la reconnaissance des droits des Kurdes en Turquie.

Elle a été portée en triomphe dimanche par plusieurs dizaines milliers de sympathisants dans la ville à majorité kurde de Diyarbakir, dans le sud-est anatolien.