DATES


Samedi 10 septembre 2016
De 16h00 à 18h30

ADRESSE
Institut kurde de Paris
106, rue La Fayette, F-75010 Paris
M° Poissonnière - Gare du Nord - Gare de l’Est
Plan d'accès à l'Institut

Regard sur 50 ans d’amitiés kurdes - 1966-2016



L’Institut kurde de Paris

Vous invite à une conférence intitulée

« Regard sur 50 ans d’amitiés kurdes - 1966-2016 »

de

Jean-Marie Pradier
Professeur émérite de l’université Paris 8
Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

Voici cinquante ans, au mois de juillet 1966, quatre étudiants de l’université de Toulouse prenaient la route pour le Kurdistan d’Irak. Deux d’entre eux, étudiants en médecine, avaient récolté des médicaments et du petit matériel médical dont ils avaient chargé leurs 2CV Citroën. Leur but était d’approcher au plus près cette « guerre oubliée ». René Mauriès, grand reporter et rédacteur en chef de La Dépêche du Midi, prix Albert Londres (1956) venait de rapporter les derniers hauts faits des peshmerga du Général Barzani, lors de la bataille de Rawanduz. La défaite de l’armée irakienne avait eu pour effet la signature d’un cessez-le-feu temporaire. Toutefois il n’était guère facile d’accéder au territoire libéré du Kurdistan, sinon en passant par Téhéran pour y rencontrer le contact établi par l’Émir Kamuran Bédir Khan, porte parole à Paris des organisations nationales kurdes. Les tractations entre le PDK et Bagdad traînaient, il fallut se décider à rejoindre la capitale irakienne. Hélas, le temps passa sans résultat. Deux des quatre étudiants reprirent le chemin des universités. Ne restèrent que Françoise Boursin – future psychiatre -, et Jean-Marie Pradier qui préparait une thèse de 3ème cycle en psychologie. Après quelques péripéties, vint le jour où Mohsen Dizayi, plénipotentiaire du PDK vint les chercher à l’YMCA où ils logeaient, et les prit avec lui et ses gardes du corps pour les conduire à Nao Perdan. Forcée de poursuivre ses études Françoise Boursin écourta son séjour. Jean-Marie Pradier décida de rester. Plusieurs mois plus tard, en plein hiver, de retour à Toulouse il décida d’écrire un ouvrage - Les Kurdes révolution silencieuse - qui fut publié en 1968 par un éditeur militant dans la collection Frères du Monde, dirigé par les franciscains de Bordeaux. Par la suite, Jean-Marie Pradier effectua six séjours au Kurdistan d’Irak entre 1966 et 1979 dont deux de longue durée, sans compter des tentatives de passage. Nommé enseignant en 1971 au titre de la coopération à la faculté des lettres de l’université d’Istanbul, ayant en cours une thèse d’État, il en fut expulsé par les autorités turques en raison de ses relations kurdes. Les Affaires Étrangères l’affectèrent à l’Alliance Française de Montevideo en Uruguay, où il resta cinq ans, avant d’enseigner à la faculté des Lettres de Rabat, puis plus tard à l’université de Paris 8.

Sans pour autant se complaire dans le récit de voyages parfois hasardeux, Jean-Marie Pradier projettera les documents visuels qu’il a conservés de ces années de lutte. Il reviendra sur les difficultés rencontrées à l’époque par le mouvement de libération nationale kurde, propres au contexte international et à la volatilité de l’opinion. Enfin, il évoquera la personnalité d’amis dont certains furent assassinés.